La question santé. La langue abrite une foultitude de bactéries, bienfaisantes … presque toujours. Petit ménage respectueux.
« Au moins 700 espèces de bactéries se partagent la cavité buccale, y compris la langue, formant son microbiote », résume le Dr Sophie-Myriam Dridi, spécialiste en médecine bucco-dentaire à l’hôpital Saint Roch (Nice).
Le dos de la langue, organe tactile et sensible, et ses milliers de papilles sont un refuge parfait pour ces micro-organismes, naturellement protecteurs si le brossage des dents est de qualité. Celui-ci laisse sinon en place des débris alimentaires qui nourrissent préférentiellement les bactéries pathogènes, créant un déséquilibre de la flore.
A la clé, une mauvaise haleine, des caries, une gingivite (une inflammation de la gencive, voire de l’os de soutien de la dent). La langue devient un nid de microbes indésirables et, ainsi, leur courroie de transmission de dent à dent …
Faut-il alors se brosser la langue en plus des dents, deux fois par jour ? Non, pas systématiquement. « Au fil des déglutitions en effet ( 1 500 à 2 000 fois par jour), observe le Dr Dridi, la langue s’auto-nettoie en frottant le palais, ce qui empêche une prolifération bactérienne malvenue. »
Brosser sa langue devient par contre nécessaire quand la langue est chargée (on voit un enduit blanchâtre) lors d’une fièvre ou d’une infection de la gorge, ou encore lors d’une réduction du flux de salive. Une situation que connaissent les fumeurs à la langue « villeuse », dont les papilles alors allongées retiennent les bactéries.
Et bien sûr en cas d’halitose : la mauvaise haleine résulte de l’émanation de « composés sulfurés volatils » produits par les bactéries incrustées sur les dents et les muqueuses …et non délogées, faute de brossages de dents quotidiens.
Pour les chasser de la langue, il convient de faire un brossage doux, avec une brosse à dents ultradouce ou des outils spécifiques (Bambaw ou Buly) sur les deux tiers antérieurs de sa surface.